L’INCOMPRÉHENSION 12/15

Pierrick jeter un nouveau coup d'oeil à son cousin en le sondant, pas sûr de le suivre.

—Ici, tout le monde était super content de savoir que tu allais venir. Nous, on s’en fout de ce que pense ton père. On avait le souvenir de quelqu’un d’intègre, de drôle et avec qui on aimait partager un bon moment.

Marcus reporta son attention sur les deux individus qui devenaient de moins en moins visibles aux abords du lac et il continua :

—Tout ça pour dire que tu seras toujours le bienvenu parmi le reste de ta famille si tu le souhaites, contrairement à eux.

—Comment ça, demanda Pierrick interloqué.

—Ils sont uniquement invités, car ils sont du même sang que nous. Personne n’aime leur arrogance. Ils ne pensent qu’à eux et n’ont aucune considération pour les gens qui voient les choses différemment.

—Je sais, approuva Pierrick qui commença à se sentir mieux.

—Hormis aux enterrements et aux mariages, ils ne sont jamais invités aux autres fêtes. Mais toi, c’est l’inverse. Tout le monde te réclame à chaque fois.

—Pourquoi est-ce que je ne l’ai jamais su, le questionna Pierrick interloqué.

—On n'aucun moyen de te contacter, expliqua Marcus. Alors pendant longtemps on est passés par tes parents, mais l’information ne remontait jamais jusqu’à toi. Finalement, ma sœur a réussi à trouver votre numéro de téléphone et ta femme à accepter l’invitation au mariage.

—Mais qu’est-ce qu’ils y gagnent à essayer de m’éloigner du reste de la famille, demanda Pierrick à nouveau déçu du comportement de son père et son frère.

—Je ne suis pas un spécialiste, annonça Marcus. Mais je pense qu’ils n’ont pas envie de te savoir épanoui.

Pierrick continua de les fixer, en écoutant attentivement son cousin.

—Tant que tu te sens seul et mal aimé, ils se disent que leur vie n’est pas si mauvaise. Si par malheur tu commençais à être heureux, ils devraient voir la réalité en face et ils ça leur fait peur.

—Pourquoi ? demanda Pierrick qui ne comprenait pas où il voulait en venir.

—Mais parce qu’ils sont seuls ! Regarde-les, commanda Marcus. Penses-tu vraiment que s’ils se sentaient à leur place, ils seraient là en bas à taper dans un ballon ?

—C’est leur passion, expliqua Pierrick.