La joie 6/8

Le maire du village en face de moi, se gratte le menton songeur avec de répondre :

–Pierre, je suis désolé, mais je ne peux rien faire pour toi. Je n’ai pas le droit de t’accorder cette faveur. Sinon ils vont tous venir me demander de l’eau et nous n’en avons bientôt plus. Il nous en reste à peine pour tenir trois semaines. Si la pluie n’intervient pas rapidement, c’est tout le village qui va mourir de soif.

—Je comprends, je lui réponds à contrecœur. Merci d’avoir pris le temps de m’écouter.

Sans attendre sa réponse, je pivote sur moi-même et je repars en direction de ma 106, le laissant seul.

Le trajet jusque chez moi ne fait pas plus de cinq minutes en voiture, pourtant aujourd’hui il me semble interminable. Plein de pensées négatives m’envahissent la tête et en arrivant devant la porte de ma maison, j’ai bien du mal à garder mon calme. Après quelques instants pour retrouver mes esprits, je pénètre enfin dans le salon pour rejoindre ma famille qui termine le repas de midi. Je me sers une belle assiette de pâtes et je m’installe à leurs côtés avant d’engloutir mon repas.

—Ces séances sont de plus en plus longues, souligne ma femme en revenant de la salle de bain avec une lavette pour nettoyer les mains des enfants.

—Interminable, je lui réponds en soupirant. J’ai parlé avec le maire à la sortie. J’ai voulu lui demander de l’aide pour l’eau, mais il ne peut rien faire. La commune est bientôt aussi asséchée que notre puits. Je lui ai même demandé de pouvoir puiser dans le petit lac…

—Alors qu’a l’époque tu as milité pour qu’il devienne une zone protégée ?

—Oui, mais il y a cinq ans, je ne pensais pas qu’un jour je devrais tuer mes bêtes pour pas quelles meurent de soif !

—Je sais chéri, mais ne t’en fais pas, nous trouverons une solution. D’ailleurs, j’ai rendez-vous avec mon ancien patron cet après-midi. Il m’a dit qu’il pourrait m’avoir du travail rapidement.

—Super. Enfin une nouvelle réjouissante !