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La culpabilité 1/8

Publié le par F.Curchod

Nous sommes le mardi 8 juillet 2014 et il est 09h17, quand j’entre dans le 26 Federal Plaza de New York.

À une époque, j’avais rêvé de travailler dans ce genre de bureaux et de défendre mes concitoyens. Mais après avoir été recalé deux fois au concours du FBI, j’avais laissé tomber et j’avais rendu mon insigne. Avec moi, ça avait toujours été ainsi. Je voulais tout réussir ou alors je laissais tomber, non sans m’être battu de toute mon âme pour parvenir à mes fins. 

Depuis cet échec, j’avais changé d’orientation en ouvrant une société de sécurité, comme la plupart des flics qui voulaient changer de voie. C’était la principale orientation de carrière qu’il choisissait, car elle pouvait vous rapporter beaucoup d’argent si vous saviez y faire avec les clients. Surtout dans un climat national de plus en plus instable, où les gens ne se sentent plus en sécurité. Une aubaine pour moi qui avait toujours eu de la facilité à comprendre les autres et à leur expliquer ce qui était bien pour eux. En quelques années, j’étais arrivé à concurrencer, puis à surpasser toutes les entreprises de mon secteur dans un rayon de quatre cents kilomètres autour de San José. Elle avait même tellement grandi, qu’elle avait fini par engloutir la plupart des autres boites qui proposaient les mêmes services que moi.

Aujourd’hui presque douze ans plus tard, je ne manque de rien. J’ai de l’argent à ne plus savoir qu’en faire, une femme bien plus jeune et plus belle que moi et pas d’enfants, donc pas d’attaches. Malgré tout cela, venir dans cet endroit me fait un petit pincement au cœur. J’ai déjà eu affaire à de nombreuses reprises à la police depuis ma reconversion pour mes clients, mais jamais au FBI. Et pourtant, aujourd’hui je suis là, à attendre dans une petite salle d’attente miteuse, en n’ayant aucune idée du motif de ma présence.

Quand j’avais pénétré dans le hall et gravi les vingt-quatre étages en ascenseur, je n’avais pas imaginé devoir attendre aussi longtemps que l’on vienne me chercher. Après environ trente minutes, je me lève et je me dirige vers l’accueil ou je me suis annoncé plus tôt :

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