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Le plaisir (Acte 2) 4/11

Publié le par F.Curchod

—Monseigneur, depuis tout ce temps vous aviez raison. J’ai bien mis le feu aux livres de Scone. Je vous demande pardon.

Le religieux ne répondit pas, bien trop absorbé par ses prières, qui semblaient le transporter.

Le jeune homme s’adossa confortablement sur la banquette, l’esprit un peu plus léger. Il ne savait pas bien si le frère Williams l’avait compris, mais cela l’importait peu. Il avait enfin pu éliminer ce poids qu’il trainait depuis presque quinze ans et désormais il se sentait libéré. Pendant un court instant, Margaret lui sortit de l'esprit, mais la silhouette de la jeune femme revint rapidement hanter ses pensées.

Le voyage dura en tout et pour tout moins de quinze minutes. La calèche traversa les ruelles étroites de la ville sans ralentir jusqu’à Leith et son impressionnant port. Le long du trajet, Liam découvrit pour la première fois de sa vie, les dégâts que provoquait la peste noire sur les malheureux habitants d’Édimbourg. Une odeur de mort l’envahit dès qu’ils eurent franchi les portes du château. Un gout immonde lui serra rapidement la gorge et Liam dut se concentrer pour ne pas vider le contenu de son estomac sur le sol. Pendant un moment, il pensa à ses parents décédés de ce dangereux mal, mais le spectacle qui s’offrait à lui le ramena à la réalité. Il commença à compter les cadavres avant de laisser tomber au bout de seulement quelques minutes lorsqu'il perdit le fil.

Finalement, le cocher stoppa net sa monture quand il arriva à la hauteur du dernier quai. C’était le plus petit de tous, mais aussi et surtout le plus éloigné. Un endroit idéal pour être à l’abri des regards indiscrets.

Liam examina le religieux, attendant la suite, mais le frère Williams ne broncha pas.

La calèche se balança légèrement de chaque côté, après que le jeune homme ait entendu le cocher se jeter au sol. Le bruit de ses bottes résonna au loin, semblant s’approcher de la portière. les sens de Liam se mirent  en éveil, sentant un danger arriver. Il chercha sa dague d’un geste de la main avant de pester. Il était parti dans la précipitation et sa courte lame était restée au château. Sans arme, il n’avait aucune chance, mais il se prépara tout de même à se défendre. Il recula au maximum, pour se laisser le temps d’agir le cas échéant.

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