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LA SOUFFRANCE 2/17

Publié le par F.Curchod

—À t’es là, lança-t-elle en écrasant sa cigarette contre le sol avant de se relever.

—Tu sais que c’est interdit de fumer ici, demanda Aline.

—C’est pour ça que tes voisins me regardaient mal, réagit Zoé ironiquement.

—Surement, indiqua Aline en se mettant en marche. Et qu’est-ce que tu leur as dit ?

—Ça dépend. J’ai essayé de leur faire des réponses personnalisées. Tu me connais, j’aime bien que les gens se sentent uniques ! Mais pour ne rien te cacher, ça donnait souvent quelque chose comme va te faire foutre ou un bon vieux doigt d’honneur assorti d’un baise ma chatte.

—Eh ben.

—Quoi ? demanda Zoé surprise. Z’ont qu’a s’occuper de leurs affaires ces connards !

—Ok, mais baise ma chatte…

—Tu devrais essayer avant de ramener ta fraise !

—Là n’est pas la question. On a quinze ans Zoé !

—Et alors, j’ai pas le droit de m’envoyer en l’air ?

—Si, tu fais ce que tu veux. Mais tu ne peux pas causer de cette façon aux adultes. En plus, on est des ados, c’est mal.

—Arrête Aline, tu sais pas ce que tu dis. Tu t’es déjà touchée au moins ?

—Ça n’a rien à voir, indiqua-t-elle gênée. On ne doit pas parler de sexe avec des adultes. C’est malsain.

—Pourquoi, demanda Zoé ? Parce qu’ils pourraient être tentés de me baiser ?

—Oui, répondit Aline en baissant la voix face aux passants qu’elles étaient en train de croiser.

Son amie éclata de rire sous le regard dubitatif d’Aline, qui continua à avancer en direction du collège, la boule au ventre.

—Il faut vraiment que tu te trouves un mec, annonça Zoé dans un soupir. Quand tu te seras enfin faite…

—J’ai compris, indiqua Aline en la stoppant d’un geste de la main. Mais malgré toutes tes tentatives, sache que je ne suis pas pressée de passer à l’acte. Sans parler que pour le moment, je ne me sens pas dans mon assiette.

—Tu as tes règles ? questionna Zoé sans détour.

—Non, c’est juste que ces temps rien ne va. Ma mère boit de pus en plus et s’en fiche complètement de moi. Au collège, toute la classe me déteste et au restaurant, tous les clients sont des trous du cul pressés.

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