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LA SOUFFRANCE 4/17

Publié le par F.Curchod

L’adolescente s’exécuta lentement en elle se rendit à la seule chaise libre ou elle prit place sans bruit. Elle sortit rapidement ses affaires et elle écouta d'une oreille le cours en essayant de comprendre pourquoi les deux garçons derrière elle se marraient.

—Vous avez quelque chose à nous faire partager, questionna finalement le professeur au bout de quelques secondes.

—Non, Monsieur, répondit l’un d’eux après s’être arrêté instantanément de rire.

—Vous êtes sûr, parce que ça avait l’air super drôle, indiqua l’instituteur en s’approchant de leur pupitre. Pourriez-vous me donner le petit billet qui se trouve sur vos genoux ?

—Quel billet ?

—Ne me prenez pas pour un idiot, répondit-il en haussant le ton. Sois-vous le faite de votre propre grès, soit je vous puni jusqu’à la fin du semestre.

Aline se retourna au moment ou son camarade récupéra un morceau de papier entre ses cuisses pour le tendre au professeur, qui l’attrapa brutalement avant de rejoindre son pupitre.

—C’est pas moi qui l’ai écrit, se défendit le jeune homme. C’est Alik.

—N’importe quoi, répliqua ce dernier assis à sa gauche.

—Je m’en contre fiche, déclara l’instituteur. En revanche, ce qui me dérange, c’est que vous croyez que je suis un imbécile. J’ai été à votre place il n’y a pas si longtemps que cela.

—C’est moi qui l’ai écrit, se dénonça le jeune homme derrière Aline. Désolé.

—Je sais que c’est vous, je reconnais votre écriture indéchiffrable. Qu'est-ce que vous avez voulu transmettre à votre camarade ? demanda le professeur.

—Rien d’important.

—Ça, c’est à moi d’en juger, expliqua l’instituteur. Vous vous êtes dénoncé et j’en tiendrai compte quand je choisirai votre punition. Mais pour être complet, je dois savoir ce que vous avez écrit et je n’arrive pas à vous déchiffrer.

—C’est marqué, Aline Lounard. Mais j’ai biffé le N dans son nom et je l’ai remplacé par un F.

—Pour faire Loufard, compris le professeur. Bravo, c’est hilarant.

Une partie des élèves ricana et Aline se sentit à nouveau triste.

—Mais regardez-la, indiqua Alik. Elle est habillée comme hier. Elle pue !

Cette fois-ci, toute la classe rit bruyamment alors que l’instituteur tentait de faire revenir le calme.

—Arrêtez. J’étais vers Aline il y a un instant et je peux vous assurer qu’elle ne sent pas mauvais.

—Ça, c’est parce que vous la kiffez, dit un élève du fond de la salle sans que personne ne puisse l’identifier.

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